Le secteur privé sollicité pour sauver la biodiversité

  • 7 septembre 2023

Madagascar fait face à un déficit de financement dans la préservation de sa biodiversité, malgré ses 123 aires protégées bénéficiant d’un budget annuel moyen de 42 à 70 millions de dollars, selon Bruno Rajasper, président du conseil d’administration de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité à Madagascar (FAPBM). Lors de la signature d’une convention de financement pour un projet de restauration forestière dans l’aire protégée de Maromizaha, il a souligné l’existence d’un gap financier persistant.

Le Livre blanc de la FAPBM, basé sur une étude sur la valeur économique des aires protégées de Madagascar, révèle que la Grande Île reçoit annuellement entre 52 et 60 millions de dollars pour la conservation de la biodiversité, y compris les aires protégées. Cependant, le coût réel de leur préservation s’élève à 572 à 660 millions de dollars par an au niveau mondial.

Ce manque à gagner a des répercussions graves, menaçant l’équilibre écologique, la sécurité alimentaire, l’économie locale, et la sécurité sociale. Pour combler ce déficit, la FAPBM envisage de créer un mécanisme de financement novateur impliquant le secteur privé, étant donné que de nombreuses activités économiques dépendent des ressources naturelles locales.

La FAPBM a déjà signé une convention de financement avec la BNI Madagascar pour un projet de restauration forestière dans l’aire protégée de Maromizaha, gérée par le Groupe d’Études et de Recherche sur les Primates (GERP). Ce financement permettra de restaurer et d’entretenir 62 hectares de zones dégradées en plantant 45 000 jeunes plants d’espèces autochtones sur une année.

Cette approche est en phase avec les intérêts des communautés locales, selon le professeur Jonah Ratsimbazafy, directeur exécutif du GERP, qui souligne qu’elle soutiendra la création et le maintien d’emplois, ainsi que les activités génératrices de revenus liées aux ressources naturelles.

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Carinah Mamilalaina