Santé, environnement, sécurité… tous les voyants étaient au vert lors des essais d’exploitation menés par Base Toliara en 2006, affirme Jean-Pascal Valiarimanana, géologue et expert en exploitation minière.
Vingt ans après avoir participé aux prémices du projet Base Toliara, Jean-Pascal Valiarimanana, aujourd’hui en poste dans une mine d’ilménite au Mozambique, revient sur une expérience pilote qu’il qualifie de « réussite totale ». Diplômé de l’École Polytechnique de Vontovorona et détenteur d’un MBA américain, cet expert malgache cumule plus de deux décennies d’expérience dans le secteur minier, en particulier dans l’extraction d’ilménite.
En 2006, il avait dirigé une campagne d’essais à petite échelle sur le site de Toliara, avec une usine pilote montée sur un périmètre d’environ 100 m². Près de 70 travailleurs, majoritairement issus des communautés locales, avaient alors été mobilisés. « Nous avons extrait près de 500 tonnes de sable minéralisé, dans un strict respect des normes de sécurité et environnementales », assure l’expert.
Ce projet expérimental, bien que de courte durée de février à octobre 2006 , s’était soumis à un cahier des charges environnemental rigoureux. « Nous avons travaillé sous l’œil attentif d’organismes comme l’ONE, les eaux et forêts, ou encore le WWF. L’ensemble du site a été totalement réhabilité une fois l’essai terminé », précise Jean-Pascal.
La réhabilitation comprenait notamment la restauration des forêts à usage communautaire ainsi qu’un volet écologique axé sur la biodiversité. Une gestion exemplaire selon lui, qui démontre que l’exploitation minière peut coexister avec la préservation de l’environnement.
Face aux inquiétudes récurrentes concernant la radioactivité naturelle présente dans les sables minéralisés, Jean-Pascal Valiarimanana se veut rassurant : « Chaque employé portait un dosimètre individuel, et des formations spécifiques ont été dispensées. Le temps de travail a été réduit et réparti pour limiter toute exposition. » Il souligne également qu’aucun des 70 ouvriers n’a présenté de troubles de santé, à l’issue de visites médicales encadrées par une clinique indépendante de Toliara.
Il rappelle d’ailleurs que la radioactivité est naturellement présente dans de nombreuses régions, indépendamment de toute activité minière. Une fois extraits, les composants comme l’ilménite et la monazite sont destinés à l’exportation, ce qui réduit la présence radioactive sur site.
Autre sujet sensible : l’usage de l’eau. Là encore, l’expert affirme que les études hydrogéologiques sont claires. « L’exploitation n’impactera pas les nappes utilisées par les riverains. L’eau sera puisée à plus de 50 mètres de profondeur, dans des nappes de fracture non exploitées par les habitants », détaille-t-il.
Fort de son expérience au sein d’autres projets miniers majeurs, notamment à Taolagnaro, Jean-Pascal souligne les retombées positives qu’un projet tel que Base Toliara pourrait générer : « Routes, commerce, tourisme, emploi, création d’entreprises… Une mine bien encadrée devient un véritable moteur de croissance. »
« Cela fait plus de 20 ans que le projet stagne. Pendant ce temps, le monde évolue, et les matériaux de substitution au titane progressent. Madagascar risque de passer à côté d’une occasion unique. »
Pour lui, il est temps d’agir. « Les compagnies comme Energy Fuels, maison mère de Base Toliara, sont cotées en bourse. Elles ne peuvent se permettre d’opérer en dehors des normes internationales. Le pays a tout à gagner à enclencher ce projet, dans le respect des principes de durabilité. »