Le sculpteur Subervie, maître du fer forgé et du cristal de roche, dévoile cette année Vertige de la Cour, une œuvre monumentale et immersive qui repousse les limites de l’interaction entre l’art et le public. Avec une envergure de 7 mètres sur 7 et un poids d’environ 2 tonnes, cette création repose sur sept bras articulés non mécaniques, offrant une expérience unique où la structure elle-même semble vaciller.
L’artiste travaille depuis plus de vingt ans sur des créations monumentales, dont la plus grande bouteille en fer forgé au monde. Mais Vertige de la Cour marque un tournant : « Le vertige est une sensation étrange, une perte de repères. J’ai voulu retranscrire cette instabilité à travers une œuvre en mouvement », explique Subervie. Il ne s’agit pas d’une simple sculpture statique, mais d’un espace où le spectateur devient acteur. L’œuvre bouge, vibre, semble instable, forçant chacun à interroger sa propre posture.
Ce projet est né d’une réflexion amorcée il y a plus de cinq ans, après une rencontre avec une responsable du château de Versailles. Subervie voulait créer une pièce qui puisse intéresser le prestigieux domaine pour une éventuelle exposition. Cette ambition a guidé la conception de Vertige de la Cour, pensée pour évoquer à la fois le pouvoir, l’équilibre fragile des statuts sociaux et l’incertitude de l’existence.
Loin d’être un simple objet d’admiration, Vertige de la Cour invite à l’immersion. « Le public pourra entrer dans l’œuvre, s’y asseoir, ressentir son instabilité », précise l’artiste. L’expérience, à la fois physique et introspective, questionne : Où suis-je ? Qui suis-je ? Que va-t-il se passer ?
Présentée du 17 avril à fin mai sous le haut patronage de la ministre de la Culture et de la Communication, l’œuvre sera inaugurée par une mise en scène singulière. Subervie lui-même s’immergera dans sa création, offrant une performance où l’artiste devient une présence discrète, presque invisible. Il ne s’agit pas d’un simple spectacle, mais d’un dialogue silencieux entre l’œuvre et son créateur.
Un an de travail a été nécessaire pour donner vie à cette sculpture hors normes. « C’est une nouvelle ère dans mon travail. J’ai voulu créer quelque chose qui dépasse la simple contemplation », confie Subervie. Dans un monde incertain, où tout semble mouvant, il offre au public une œuvre qui traduit cette instabilité fondamentale.
Avec Vertige de la Cour, Subervie ne se contente pas d’exposer une sculpture : il propose une expérience. Une immersion dans le mouvement, l’inconnu et l’émotion brute, où chacun peut se laisser porter par la sensation du vertige.