Le respect des exigences préalables a valu à Madagascar un décaissement de plus de 100 millions de dollars américains supplémentaires au titre du FEC/FRD. En effet, suite à la mise en œuvre de certains prérequis spécifiques et à l’approbation du Conseil d’Administration du FMI, Madagascar bénéficiera d’un décaissement de 36,66 millions de DTS (environ 51 millions de dollars américains) dans le cadre de la FEC et de 40,73 millions de DTS (environ 57 millions de dollars américains) dans le cadre de la FRD. Tel est le constat du rapport préliminaire de la mission de la deuxième revue du FMI, concernant la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), qui s’est tenue du 2 au 14 avril 2025. Le FMI et le gouvernement de Madagascar sont parvenus à un accord technique concernant la poursuite des plans du deuxième programme FEC/FRD.
Le rapport souligne clairement que la revue a constaté des performances et des améliorations progressives au cours du premier semestre du programme. Il est mentionné que « tous les objectifs quantitatifs de fin décembre 2024 ont été atteints, sauf un seul ». Cependant, cette exception n’a pas été précisée dans le rapport du FMI, et il n’est pas clair s’il s’agit de la baisse prévue de l’inflation évoquée dans le premier rapport d’octobre 2024 (7,8 % en 2024 pour atteindre 7,2 % en 2025) ou de l’accélération de la croissance de 4,2 % en 2024 pour atteindre 4,6 % en 2025. La dernière note de conjoncture économique de la Banky Foiben’i Madagasikara, publiée en novembre 2024, a rappelé que l’inflation est maintenue à 7,8 % (le même niveau que durant les trois trimestres précédents), précisant que, dans les faits, le pouvoir d’achat ne parvient pas à suivre la montée croissante des prix des denrées alimentaires sur le marché.
À l’issue de l’achèvement de la première mission, le rapport d’octobre 2024 mentionnait une prévision du déficit budgétaire à 2,7 % du PIB. Cependant, la performance réelle observée lors de la deuxième mission indique une « réduction » de ce déficit budgétaire, ce qui a également été salué par le FMI. Ce déficit a été jugé « moins élevé que prévu en raison de la limitation des dépenses », tandis que la collecte des impôts a été conforme aux attentes, ajoutant que cette performance s’est prolongée jusqu’en 2025.
Dans tous les cas, l’engagement en faveur de la mobilisation des recettes intérieures et de la priorisation des dépenses a été réitéré, tout comme l’engagement du gouvernement à améliorer la gestion des finances publiques, la gestion des risques et des catastrophes, ainsi que les mécanismes de stockage de carbone. L’élaboration du plan de redressement de la JIRAMA a également été soulignée par la mission de revue du FMI, qui attend désormais son adoption et sa mise en œuvre « sans délai ».
Enfin, le rapport évoque l’« incertitude mondiale croissante » à laquelle l’économie de Madagascar doit faire face, remplaçant les « risques de conflits régionaux » identifiés dans le premier rapport. Ces aléas sont perçus comme des facteurs défavorables aux perspectives économiques de Madagascar. Ainsi, il est recommandé de mettre en place des « plans de contingence » permettant de préserver la crédibilité budgétaire, tout en laissant le taux de change jouer son rôle d’amortisseur pour la viabilité extérieure. Il a également été recommandé à la Banky Foiben’i Madagasikara de « se tenir prête à relever ses taux directeurs pour maintenir l’inflation sur une trajectoire descendante ».