En marge du 5e Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), le président français Emmanuel Macron a effectué une visite symbolique au Rova de Madagasikara ce jour, avant d’assister à la cérémonie d’ouverture du sommet. Cette visite a été marquée par des déclarations sur l’importance des échanges culturels et la politique de restitution des biens culturels entre la France et Madagascar.
Le président Macron a exprimé à plusieurs reprises, lors de ses discours, son heureux et honoré sentiment de visiter le musée du Rova. Etant donné que la cérémonie de restitution des crânes sakalava n’ait pas pu coïncider avec sa visite d’État, il a choisi de se rendre au Palais de la Reine, où se trouve le dais de la Reine Ranavalona III, un objet remis par la France en 2020. En visitant le Palais de la Reine, le chef d’État français a cherché à valoriser les échanges culturels entre la France et Madagascar et mettre en lumière la politique de restitution culturelle de la France.
La couronne du dais de la Reine Ranavalona III a été présentée comme un symbole de cet agenda français de restitution, qui s’inscrit dans un travail mémoriel visant à apaiser les mémoires des liens historiques parfois marqués par la douleur. Actuellement, l’ornement du dais de la Reine, qui a fait l’objet d’une cérémonie officielle de réception à Anatirova, n’est pas encore la propriété de Madagascar. Cet objet fait toujours partie des collections publiques françaises et est prêté aux autorités malgaches en attendant un transfert définitif de propriété, qui nécessite une procédure législative. Lors de sa visite, le président Macron a déclaré que la décision de la France de restituer les reliques du roi Tuera et celles des soldats qui l’accompagnaient, ainsi que la restauration de la couronne du dais de la Reine Ranavalona III, ne peuvent pas compenser le passé. Cependant, ces actions reconnaissent que ces objets appartiennent à leur lieu d’origine, permettant ainsi aux générations futures d’apprendre l’histoire de leur pays. Il a souligné :
« Rien ne justifie que la jeunesse africaine ne puisse connaître leur passé que par des musées à Paris, à Londres ou autres pays étrangers. Pour que se renoue une histoire contemporaine et bâtir vers l’avenir, il fallait faire revenir ces objets là où sont leur place. »
La ministre de la Communication et de la Culture a comparé l’histoire du Rova, qui a traversé de dures épreuves mais a été restauré et rénové au fil du temps, à celle des deux pays. Elle a conclu en affirmant : « Il s’agit d’une autre page, une nouvelle histoire entre la France et Madagascar restaurée. »
Amélioration de la gestion des musées : signature d’une déclaration d’intention
Durant cette même journée, une avancée significative a été réalisée dans le domaine de la coopération culturelle entre Madagascar et la France. Une déclaration d’intention a été signée entre Volamiranty Mara Donna, la ministre malgache de la Culture, et Rachida Dati, la ministre française de la Culture. Ce document marque le début d’un partenariat stratégique visant à renforcer les échanges culturels et à promouvoir la préservation du patrimoine malgache. Le partenariat établi par la déclaration d’intention a pour principaux objectifs le développement d’un programme de formation, le renforcement de l’Échange d’Expertise et la préservation du patrimoine culturel
Un programme de formation sera mis en place pour les cadres du ministère malgache de la Culture, le personnel du Rova d’Antananarivo, ainsi que les étudiants de l’Université d’Antananarivo. Ce programme vise à améliorer les compétences et les connaissances des participants dans le domaine de la gestion et de la valorisation des musées. Ce partenariat permettra aussi d’accroître l’échange d’expertise et de savoir-faire entre les deux pays. Les professionnels malgaches bénéficieront de l’expérience française en matière de gestion muséale, ce qui contribuera à l’enrichissement des pratiques culturelles à Madagascar. Enfin, la coopération vise également à favoriser la préservation et la valorisation du patrimoine culturel malgache. En mettant l’accent sur la formation et l’échange, les deux pays s’engagent à protéger les richesses culturelles de Madagascar pour les générations futures.
En travaillant ensemble sur des projets culturels, Madagascar et la France peuvent mieux valoriser leur histoire commune, ce qui est crucial pour la réconciliation et la compréhension mutuelle. La formation des jeunes et des professionnels dans le domaine culturel est un investissement dans l’avenir. Cela permet de transmettre des connaissances et des compétences qui seront bénéfiques pour le développement culturel de Madagascar.