Filière café africain et malagasy : sa relance et sa redynamisation discutées au sein du salon excellence Madagascar

- 14 juin 2023
Comment faire revenir Madagascar et certains pays africains, producteurs de café robusta au sein de l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) ? Telle est le défi et l’objectif de cette organisation internationale regroupant les opérateurs privés et publics intéressés par la filière café Robusta d’Afrique et de Madagascar. Le défi de retrouver la place du café robusta produit par les pays membres se trouve au cœur d’une vaste mobilisation conduit par cette organisation africaine et malagasy. Parmi les pistes incontournables figure le rajeunissement des plants de caféiers.
Madagascar figure parmi les 11 premiers pays africains ayant fondé l’ACRAM en 2007. Les enjeux définis à l’époque ont été le soutien mutuel de la production, de la promotion et de la durabilité de la filière café en Afrique et Madagascar. Ces enjeux demeurent un défi jusqu’à ce jour ; et pour cause, le vieillissement des plants de café dans les pays d’Afrique est un facteur requérant une mobilisation africaine, régionale et internationale. La plupart des plantations de café d’Afrique et de Madagascar sont souvent héritées de l’époque de la colonisation.
Le rajeunissement des caféiers figure alors parmi les actions inéluctables que doivent se soutenir mutuellement ces pays. L’action requiert une étroite collaboration technique et financière avec des secteurs publics et privés internationaux. Pour y parvenir, une restructuration et une réorganisation tant sur le plan technique qu’organisationnel et financier seraient également une piste importante selon les exposés des hauts responsables de l’association venue assistée ce 14 juin au salon de l’excellence Madagascar.
Outre le vieillissement, le changement climatique et l’absence d’une politique d’investissement adapté, la volatilité du prix du café sur le marché international engendre également une grande influence sur cette variation de production de Madagascar selon les observations. D’où la pertinence de porter le défi dans le cadre d’une approche BtoB, volet agrobusiness, durant le salon.
L’insuffisance voire l’absence d’une politique efficace dans la filière a conduit à la généralisation de la régression de la production de café dans les pays cités. La régression se manifeste tant sur la qualité que sur la quantité alors que ces pays ont eu des potentiels et des opportunités considérables en termes de marché, d’emploi et de revenu.
La place de l’ACRAM dans le monde est d’une capacité de 300 millions de tonnes annuelle, soit l’équivalent de 5% de la production mondiale selon les chiffres partagés au cours du salon. Sur les 11 pays regroupés au sein de l’ACRAM, la Côte d’Ivoire se trouve au premier rang en termes de production. Madagascar se trouve à la 4e place avec une production annuelle très irrégulière, après le Cameroun et la République du Congo.
De 2010 à 2021, cette irrégularité a des répercussions sur les exportations. Elles varient sur une fourchette avoisinant les 9.000 tonnes (2010, 2013, 2014) à moins d’une tonne (0,54 tonne) en 2018
En 2011, l’exportation s’élevait à plus de 4.000 tonnes pour descendre à 2400 l’année suivante. Les années 2015 et 2016 enregistrent successivement les 4.000 tonnes et les 3.000 tonnes. Elle a chuté de 1.700 tonnes en 2017 à 0,54 tonne en 2018. Avait remonté à 240 tonnes en 2019 pour atteindre la barre des 3.000 tonnes en 2020. Elle est redescendue à 530 tonnes en 2021. L’exportation de Madagascar en 2022 enregistrée par l’INSTAT n’a été que partielle avec une quantité de 0,27 tonne en juin de cette année.
Mahandry